La gare de Paris-Bercy-Bourgogne-Pays d’Auvergne (anciennement « Paris-Bercy ») se transforme progressivement, en raison de son rôle stratégique dans la desserte ferroviaire et les évolutions du réseau SNCF en Île-de-France.
Un patrimoine ferroviaire complexe
La gare de Paris-Bercy-Bourgogne-Pays d’Auvergne est un site ancien et étendu, avec de nombreuses infrastructures réparties sur 25 hectares. Le trafic y est dense et variable, et la maintenance requiert la mobilisation de nombreux métiers.
Jusqu’à présent, les informations techniques étaient dispersées entre plans, relevés topographiques et fiches d’ouvrages. Les formats variés (DWG, PDF ou XLSX) rendaient également leur exploitation complexe pour les équipes.
Dans ce contexte, la SNCF ambitionne de :
- Fournir aux équipes un modèle numérique de l’existant, segmenté en maquettes unitaires par métier (signalisation, ouvrages d’art, traction électrique, etc.) ;
- Créer de nouvelles capacités en gares, avant-gare et stationnement pour répondre aux besoins futurs ;
- Fluidifier les circulations et améliorer la régularité des trains.
Ainsi, GEOFIT a été mandaté pour modéliser le site en BIM (« Building Information Modeling »), une approche qui consiste à créer une maquette numérique du site contenant toutes les informations techniques et fonctionnelles.
L’un des objectifs principaux est de centraliser et partager ces informations en les associant directement aux éléments du modèle (les « objets BIM »). Chaque corps de métier dispose d’une maquette spécifique reliée aux autres, ce qui permet de coordonner le travail et de voir l’impact des interventions sur l’ensemble du site.
Gare de Paris-Bercy-Bourgogne-Pays d’Auvergne | Crédits photo :
Les missions des équipes
Le projet s’appuie sur plusieurs équipes, chacune apportant son savoir-faire pour garantir un modèle numérique fiable et exploitable par tous les métiers.
Collecte des données sur le terrain
Le service Topographie de Gennevilliers a relevé l’ensemble du site en combinant la topographie classique, la polygonation (mesure de distances et d’angles pour créer un réseau de référence précis) et les scans 3D statiques (scanners laser terrestres pour générer un nuage de points très précis, base de la modélisation 3D).
Les interventions se sont déroulées principalement de nuit, afin de limiter les vibrations liées au trafic ferroviaire. Sur les 25 hectares, ces mesures ont permis d’enrichir les données existantes du site.
Une fois collectées, les données ont été harmonisées pour produire un modèle précis du terrain, directement exploitable dans la modélisation.
Modélisation des infrastructures
À Guyancourt, l’équipe BTP a réalisé le traitement des données avec COVADIS pour le terrain, et GEORAIL pour les rails, traverses et appareils de voie. Chaque élément modélisé (portique, voie ou équipement ferroviaire) a été enrichi de ses propriétés techniques : position, numéro de voie, point kilométrique et références de signal.
Ensuite, le service BIM et Modélisation 3D nantais a pris en charge la modélisation des autres maquettes : ouvrages d’art, traction électrique, énergie électrique, génie civil de câbles, hydraulique, quais, bâtiments, foncier et télécommunications. Ces modèles complètent le panorama global du site et permettent de centraliser toutes les informations techniques et fonctionnelles dans une base unique.
Les informations, auparavant dispersées et difficiles à croiser, sont désormais accessibles directement dans le modèle, ce qui facilite la planification des interventions et la maintenance. Tous les objets ont été intégrés en respectant le cahier des charges de la SNCF, et en ajustant les paramètres métier lorsque ceux-ci ont évolué en cours de projet.
Le modèle est aujourd’hui exploité par la direction des Ouvrages d’art et les équipes de maintenance pour planifier des interventions ciblées, comme celles menées sur la rue Proudhon.




